Le cabinet de réception

Le premier étage :

L'appartement et le cabinet de réception

Avant même d'avoir pris la décision de transformer sa maison pour qu'elle puisse devenir l'actuel musée, Gustave Moreau envisageait de conserver en un "petit musée", les pièces du premier étage où il avait vécu heureux avec ses parents.

Lors des travaux de 1895 destinés à construire les grands ateliers du deuxième et troisième étages, la partie avant de la maison fut détruite et, avec elle, l'ancienne chambre de sa mère.

Le mobilier, et les souvenirs furent alors disposés dans les pièces restantes, la salle à manger, le salon devenu chambre - encore Moreau vivait-il plutôt dans son atelier - et l'ancienne chambre de Gustave Moreau devenue un boudoir consacré aux souvenirs d'Alexandrine Dureux, l'amie, trop tôt disparue, dont il avait racheté le mobilier.

Il ne s'agit nullement de l'appartement tel que l'occupaient les parents de Gustave Moreau ; c'est un véritable aménagement symboliquement orchestré par l'artiste autour de ses souvenirs et de ceux des êtres chers. L'agencement en est fait pour l'éternité et non pour la vie quotidienne.

L'Association des Amis du Musée Gustave Moreau, la société mécène CGIP et les friends of French Art ont contribué à la restauration à l'identique de l'appartement du peintre qui a été ouvert au public en 1991.

A l'occasion du centenaire du musée, l'Association des amis du musée a également participé à la restitution du cabinet de réception ouvert au public depuis juin 2003.

 

Couloir
© Hartl/Meyer

 

Le couloir

L'entrée dans l'appartement de Gustave Moreau se fait par un couloir décoré de photographies, gravures, dessins et aquarelles. Ces œuvres se rapportent, pour la plupart, aux artistes amis ou admirés: Théodore Chassériau, Eugène Fromentin, Narcisse Berchère ou Edward Coley Burne-Jones...

 

 

 

Chambre
© Hartl/Meyer

La Chambre à coucher

La chambre, ancien salon de Pauline Moreau, la mère du peintre, regroupe les souvenirs de famille. Moreau n'a pas hésité à y entasser les meubles auxquels il tient, plaçant côte à côte les bureaux qui se trouvaient dans la chambre de sa mère et dans la sienne. Sont regroupés sur les murs des portraits de familles peints, dessinés ou photographiés. On y voit un portrait de Gustave Moreau par Edgar Degas - peint vers 1860, peu après le retour d'Italie, avant que les relations entre les deux amis ne se distendent-, un portrait de Pauline Moreau par Elie Delaunay, ainsi qu'un portrait de Moreau par Gustave Ricard (1864). On remarquera un cadre-vitrine en chêne où il disposa lui-même, dans les derniers jours de sa vie, souvenirs précieux, miniatures, photographies en un véritable arbre généalogique de la famille et des proches : sa sœur Camille, avec le portrait dessiné qu'encore enfant il fit d'elle, mais aussi le fidèle Henri Rupp ainsi qu'Alexandrine Dureux.

 

La salle à manger
© Hartl/Meyer

La salle à manger

La salle à manger, avec ses boiseries vert d'eau assorties aux chaises de style Louis XVI d'Alexandre Fourdinois achetées en 1852, est décorée de reproductions photographiques d'œuvres de Gustave Moreau, vendues longtemps auparavant ainsi que de gravures d'autres artistes.

Les céramiques de la crédence sont particulièrement somptueuses : autour d'une belle fontaine de Moustiers, un plat rond d'Urbino du XVIe siècle (ou de Faenza, si l'on en croit l'artiste) et des plats et coupes de Bernard Palissy et de ses suiveurs. Cette collection, bien caractéristique de la fin de la Restauration ou du Second Empire, avait sans doute déjà été constituée par son père, Louis Moreau, mais les sujets des plats historiés, comme la somptuosité des émaux bleus et verts, ne sont pas sans rapport avec les coloris de Moreau.

 

Le boudoir
© Hartl/Meyer

Le Boudoir

Si le mobilier de la chambre appartenait à ses parents, celui du boudoir, réalisé par Alexandre Fourdinois, appartenait à Alexandrine Dureux (née à Guise le 8 novembre 1835, morte à Paris le 28 mars 1890). C'est de sa collection que viennent aussi les nombreuses œuvres de Gustave Moreau accrochées aux murs : comme Cavalier Renaissance et Le Bon Samaritain ou encore Pasiphaé. Cet aménagement est lui aussi œuvre de Gustave Moreau qui y consacra ses dernières forces. Tout a été conservé ou restauré à l'identique.                                                                               

 

 

 

Le cabinet de curiosité
© RMN-GP / Colombe Clier

Le Cabinet de réception

Moderne cabinet de curiosités, cette salle réunit des livres rares et des objets précieux ou insolites hérités ou soigneusement recueillis par Moreau tout au long de son existence.

Une vitrine à portes en laiton abrite une remarquable collection d’antiquités ayant appartenu à Louis Moreau, père de l’artiste. Parmi les céramiques, datant principalement des Ve et VIe siècles av. J.-C. et provenant en grande partie d’Italie, se distinguent deux magnifiques cratères aux dimensions imposantes trouvés dans la tombe d’une princesse apulienne. À ces objets anciens s’ajoutent des petites répliques en plâtre ou en bronze d’après des sculptures célèbres et reproductions d’intailles dont le peintre s’est souvent servi pour ses compositions.

Cabinet de reception
© RMN-GP / Colombe Clier

Dans les bibliothèques sont conservées des éditions des XVIe et XVIIe siècles des plus célèbres traités d’architecture (Vitruve, Serlio, Philibert Delorme, Vignole etc.) jadis acquis par le père de Moreau, qui était architecte. On remarquera aussi de grands volumes in-folio illustrés et une belle édition de 1836 de l’oeuvre de Flaxman, qui fut une importante source d’inspiration pour l’artiste.

 Gustave Moreau a voulu regrouper dans ce salon pensé comme un lieu de mémoire, les plus belles études d’après les anciens maîtres, réalisées au Louvre et pendant son voyage en Italie (1857-1859). Dans cet écrin, il est possible d’admirer la célèbre copie d’après le Putto de Raphaël (Inv. 13610), réalisée à l’Académie de Saint Luc à Rome, une magnifique réplique, exécutée à Florence, de l’Ange peint par Léonard de Vinci dans Le Baptême du Christ de Verrocchio (Inv. 13611), et quelques épisodes, copiés à Venise, de L’Histoire de sainte Ursule de Carpaccio (Inv. 13612, 13623, 13633). Des études à l’huile et à l’aquarelle d’après les peintures pompéiennes conservées à Naples montrent l’intérêt du peintre pour l’Antiquité, tandis que des vues de Rome et de ses alentours révèlent, d’une manière inattendue, ses remarquables qualités de paysagiste et d’aquarelliste.

 

 

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