Les Rois Mages
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Un dimanche par mois à 15h
Au musée Gustave Moreau

 

 
Jupiter et Sémélé
Gustave Moreau. Jupiter et Sémélé,
Cat. 91 © RMN-GP / René-Gabriel Ojéda

 

Jupiter et Sémélé

Dimanche 27 novembre 2022

Par Maximilien Ambroselli, docteur en Histoire de l'art

 

Décryptage d’un testament pictural

Témoignage emblématique du raffinement que Gustave Moreau met dans la pratique de sa peinture, Jupiter et Sémélé exprime « pleinement le dernier de ses rêves », comme il le confie à son élève Ary Renan. S’il est unanimement considéré comme son véritable testament pictural, sa complexité n’a semble-t-il cessé de dérouter. Peu après sa livraison à son commanditaire, Léopold Goldschmidt, en 1895, Gustave Larroumet émet quelques réserves sur l’aspect par trop chargé de ce chef-d’œuvre : « C'est un des plus beaux, des plus pleins et aussi des moins nets. » A l'inspiration mythologique se superposent en effet les souvenirs de Dante et de Goethe, à partir desquels Moreau laisse libre cours à son imagination, ainsi qu’une certaine mystique chrétienne traduisant la profonde quête de spiritualité de l’artiste au soir de sa vie. 

La Fée aux Griffons

Dimanche 29 janvier 2023

Par Ezilda Mouveroux, diplômée de l'Ecole du Louvre

Quelle est donc l'identité de La Fée aux Griffons imaginée par Gustave Moreau dans les années 1870 ? La figure énigmatique de cette femme gardée par des êtres hybrides apparaît à de multiples reprises sur les murs de la maison-musée. L'artiste nous présente un être pluriel, d'une beauté "suprême et royale" : une fée de conte, fabuleuse et fantasmée, dans un univers à la fois bestial et floral ; une nymphe détentrice de la vertu, munie d'un "rameau d'or, récompense des coeurs nobles et des élus" et protégée - ou emprisonnée ?- par des griffons, gardiens mythiques de trésors fabuleux ; un nu ingresque, suave et sculptural symbole d'une beauté idéale et divine ; une figure romantique aux couleurs émotives d'où résonnent "les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée" du poète Gérard de Nerval. La fée de Moreau demeure immobile et inaccessible dans sa grotte, lieu que le spectateur ne peut que transgresser au risque de se retrouver entre les griffes de lion et le bec d'aigle de ses gardiens. Cette conférence proposera de percer le mystère de la fée et l'imaginaire de l'artiste. 

 

Fée aux Griffons
Gustave Moreau. Fée aux Griffons,
Cat. 183 © RMN-GP / René-Gabriel Ojéda

 

Orphée sur la tombe d'Eurydice
Gustave Moreau. Orphée sur la tombe d'Eurydice,
Cat. 194  © RMN-GP

 

Orphée sur la tombe d'Eurydice

Dimanche 26 mars 2023 

Par Hélène Charabani, conférencière

« Le silence est partout […] dans cette enceinte du silence de la douleur et de la mort ». Gustave Moreau, au travers de cette thématique inspirée des Métamorphoses d’Ovide évoque la plus célèbre histoire d’amour de la mythologie grecque et par mimétisme un hymne à la mémoire de sa grande amie, Alexandrine Dureux. Il va développer par son art visionnaire, féerique, sa technique singulière et admirable, une méditation sur la mort, le désespoir, la solitude mais également la beauté, l’amour, l’amitié. Venez découvrir cette peinture Orphée sur la tombe d’Eurydice, une quête de l’infini où la femme même absente est présente.

Salomé dansant

Dimanche 9 avril 2023 

Par Hélène Oblin, Attachée de conservation du patrimoine

Si le personnage de Salomé a indéniablement inspiré les arts et la littérature depuis le Moyen Age, c’est véritablement le XIXe siècle qui en fait un mythe. Celle qui n’est même pas nommée dans la Bible –elle est seulement “fille d’Hérodias” dans les Evangiles de saint Marc et saint Matthieu – devient une figure obsessionnelle pour les écrivains, comme Flaubert, Mallarmé ou Oscar Wilde, les musiciens, tels Richard Strauss, et est représentée à d’innombrables reprises par les peintres.

Parmi eux, Gustave Moreau s’attache inlassablement à ce thème en vogue, mais s'en démarque en inventant le motif fascinant du chef décapité de Jean-Baptiste en lévitation qui est celui de la célèbre Apparition, commentée par Huysmans dans A Rebours. Dès la guerre franco-prussienne de 1870, qui n’est pas étrangère au choix du sujet, Gustave Moreau produit un certain nombre de variations sur le thème, dans lesquelles il efface parfois le Saint : c’est le cas de la Salomé, dite Salomé tatouée, probablement commencée dès 1874 et reprise à la fin de la vie de l’artiste, qui a la particularité d’entremêler d’étranges motifs décoratifs en noir sur fond clair et en blanc sur fond sombre, ces signes mystérieux “dont il semblait qu’il fût allé, cette nuit-là même, hors de l’insomnie, et dans l’Invisible, relever les tracés mystérieux, calquer les cabalistiques méandres” selon Robert de Montesquiou.

Venez lors de cette conférence tenter de percer les secrets de cette oeuvre iconique par son sujet et son traitement plastique inédit, à la lumière du matériel d’artiste toujours conservé et des études sur les techniques picturales de “L’Assembleur de rêves”.

   

Gustave Moreau, Salomé dansant
​​​​​​Gustave Moreau. Salomé dansant,
Huile sur toile, Cat. 211  © RMN-GP / René-Gabriel Ojéda

 

 

 

La Vie de l'Humanité
Gustave Moreau. La Vie de l'Humanité,
​​​​Cat. 216 © RMN-GP / Christian Jean

 

La Vie de l'Humanité

Dimanche 28 mai 2023

Par Sara Vitacca, docteur en Histoire de l'art

La Vie de l’Humanité est l’une des œuvres les plus mystérieuses et complexes de Gustave Moreau. Ce polyptique, qui se présente au spectateur comme un retable ancien, et se compose de neuf panneaux surmontés d’une lunette où figure le Christ ensanglanté, est en effet riche en significations symboliques. L’univers du mythe antique et celui de la Bible fusionnent ici pour donner vie à un cycle décoratif et syncrétique à la fois, qui raconte la destinée humaine, les correspondances entres les âges de la vie, les saisons et les heures du jour, à travers les aventures des grandes figures récurrentes chez Moreau, d’Orphée à Hésiode, d’Adam au Christ. Au cours de cette conférence, nous allons donc décrypter le sens profond de cette œuvre majeure, que l’on peut à plein titre considérer comme un testament esthétique et spirituel laissé par le peintre.

Les Rois Mages

Dimanche 18 juin 2023

Par Lilie Fauriac, docteur en Histoire de l'art

Suite à son voyage en Italie à la fin des années 1850, Gustave Moreau conçoit une œuvre de grand format nommée Les Rois mages. Agrandie au cours des années 1880, cette toile est le résultat d’un travail préparatoire très dense. Si l’iconographie semble traditionnelle, les effets plastiques sont tout à fait novateurs. Ses esquisses italiennes, sa documentation photographique et gravée ainsi que certains ouvrages de sa bibliothèque personnelle le guident pour concevoir son projet. Il consulte également à cette occasion des miniatures indiennes au Cabinet des estampes de la Bibliothèque Impériale. Ces sources très variées le conduisent à s’intéresser aux textures des costumes et des objets portés par ses personnages. Sa peinture se colore d’une consistance « orfévrée » et d’un décor secondaire souvent qualifié de joaillerie. La grande richesse décorative de cette toile donne ainsi à voir le processus créatif de l’artiste, ses pratiques et sa conception de l’art. 

Les Rois Mages
Gustave Moreau. Les Rois Mages,
Cat. 32 © RMN-GP / René-Gabriel Ojéda

 

 

 

 

De 15h à 16h

L'accès à la conférence est gratuit et sans inscription avec votre billet d'entrée au musée.

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