La maison, l'atelier, le musée
Très tôt, il semble que Gustave Moreau se soit posé la question du sort de son œuvre. En 1862, encore inconnu, il note cette réflexion au bas d'un croquis :
A la fin de sa vie, seul, après la disparition de ses proches, Gustave Moreau a l'idée de créer un musée pour son œuvre. Il mûrit lentement ce projet et conserve avec lui la plupart de ses peintures, les travaillant sans cesse et les entassant dans la petite maison de la rue de La Rochefoucauld. Dans cette maison modeste et d'aspect provincial - elle avait un perron central derrière la grille d'un jardin, une façade en crépi orange agrémentée d'une glycine - dont Gustave Moreau était propriétaire depuis 1852 et où il avait vécu avec ses parents puis seul, l'artiste avait un petit atelier au troisième étage. |
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En 1889, Paul Leprieur, dans sa monographie sur l'artiste, laisse un précieux témoignage sur la demeure et l'atelier :
En avril 1895, Moreau décide de faire construire sur place les grands ateliers nécessaires. Il en charge Albert Lafon, jeune architecte, collaborateur de son vieil ami l'architecte Edouard Louis Dainville. Il sacrifie son atelier, comme le second étage de la maison, afin d'obtenir le maximum de place sur le terrain qu'il possède. Il en conserve l'appartement du premier étage, chargé de tant de souvenirs, et les pièces correspondantes du rez-de-chaussée. Les deuxième et troisième étages sont remplacés par de vastes ateliers vitrés au nord et conçus pour offrir le plus d'espace possible. Au deuxième étage un élégant escalier en spirale mène au troisième étage. |